Mardi 10 juin 2025

3e RENCONTRES

AUGUSTE COMTE

LIER FYT-Maison Auguste Comte 

« Sciences sociales et écologie.

Origines et actualités d’un nouage »

Chapelle de l’Humanité

13h45-19h

Face aux enjeux théoriques que soulèvent la crise climatique et l’effondrement de la biodiversité, il serait regrettable de négliger les ressources intellectuelles que les sciences sociales nous ont offertes depuis leur naissance pour penser les interdépendances entre les groupes humains et leurs milieux de vie. Pour se convaincre du fait que ces savoirs n’ont jamais été indifférents à la question des rapports entre nature et société, il suffit de se replonger dans l’œuvre d’Auguste Comte – auteur qu’on se représente pourtant volontiers comme un des premiers à avoir pensé une société tenant par elle-même. En réalité, si Comte est resté célèbre pour avoir inventé le mot même de « sociologie », on sait moins qu’on lui doit également le concept de milieu, sur lequel les positivistes allaient se fonder pour développer une « théorie des milieux » qui a notamment retenu l’attention de Georges Canguilhem. De façon plus structurante, Comte considère que la sociologie abolit le dualisme entre philosophie naturelle et philosophie, en somme d’un « grand partage » entre « nature » et « culture ». Il avait même proposé la création d’un « département spécial du monde extérieur » et avait prévu d’écrire un Traité de l’industrie, destiné à régler les relations de l’Humanité et de la planète humaine, la Terre, « avec sa double enveloppe fluide ».

La présence au cœur des sciences sociales d’une réflexivité environnementale présentant des affinités avec les enjeux contemporains doit nous inciter à préciser l’histoire conceptuelle de ces savoirs, et à mieux comprendre dans quelles proportions elles ont contribué, et contribuent encore, à occulter, ou au contraire à rendre pensables, les conditions écologiques de la vie sociale. Cela peut notamment consister à revenir sur certaines œuvres fondatrices, pour y débusquer les germes d’une réflexion qu’il nous incombe aujourd’hui de poursuivre. Les innombrables recherches conduites aujourd’hui dans les sciences sociales de l’environnement s’en trouveraient renforcées quant à leurs appuis historiques : il ne s’agirait alors plus pour elle de s’inscrire en faux contre leur passé, mais au contraire, de le faire accoucher de ses potentialités les plus prometteuses. L’Anthropocène a profondément modifié les conditions écologiques de la vie sociale, de sorte que les travaux des sciences sociales antérieurs appellent une révision critique qui pourra prendre appui sur des enquêtes empiriques actuelles permettant de produire une plus grande réflexivité sur ces conditions.

C’est donc l’origine et l’actualité du nouage existant entre réflexivité écologique et sciences sociales qui sera au cœur de cette troisième édition des Rencontres Auguste Comte, événement annuel organisé par la Maison Auguste Comte et le LIER-FYT.

Comité scientifique : Michel Bourdeau (Institut d’Histoire et de Philosophie des Sciences et des Techniques, Maison d’Auguste Comte), Jean-François Colomban, Valentin Denis, Edouard Gardella, Clara Mogno (toutes et tous LIER-FYT).

Informations et programme complet : https://lier-fyt.ehess.fr/evenement/sciences-sociales-et-ecologie-origines-et-actualites-dun-nouage

12 juin 2025

LECTURE

VIE ET AVENTURES D’UN 

POSITIVISTE

(FRANCIS MAGNARD)

INTERPRÈTE: ISABELLE MENTRÉ

MISE EN SCÈNE: CHRISTOPHE DAVID

Maison d’AUGUSTE COMTE

19H00

Participation: 15 euros

Dans le cadre de la programmation culturelle autour de l’exposition « Auguste Comte et Saint-Simon », Nous proposons une lecture d’extraits tirés d’un roman très peu connu: Vie et aventures d’un positiviste.

Écrit en 1875 par Francis Magnard, le rédacteur en chef du Figaro de l’époque, il s’agit d’une charge satirique à la manière du Candide de Voltaire, sur la confrontation avec le réel de l’idéal positiviste. Beuvron père et fils, ou le darwinisme social en actes.

Les portes du musée ouvriront à 18h30.

Réservation indispensable auprès de David Labreure, à l’adresse:

 auguste.comte.paris@gmail.com

Par téléphone: 01 43 26 08 56

Mardi 17 juin 2025

Soirée de lancement de l’ouvrage 

Socialismes, utopies & positivismes

(David Labreure et Annie Petit dir.)

et de la collection

Positivismes & cie

aux Editions Hermann

Chapelle de l’Humanité (5, rue Payenne), 18h30

Cet ouvrage est le premier d’une toute nouvelle collection, dirigée par David Labreure et Annie Petit, « Positivismes & cie » qui a pour objectif de valoriser les travaux scientifiques récents sur les positivismes.

Au XIXe siècle, nombreux sont ceux qui veulent réorganiser la société. Auguste Comte (1798-1857) fonde le positivisme comme prolongement socio-politique de la philosophie positive. A partir de penseurs comme C. H. Saint-Simon (1760-1825), Charles Fourier (1772-1837), Etienne Cabet (1788-1856), Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865), etc. , émergent des programmes sociaux divers, parfois dits  » socialistes  » , dans les débats, combats et les efforts plus ou moins éphémères de réalisation.
Cependant ces efforts sont souvent considérés comme des  » utopies  » . Sont ici confrontés certains de ces programmes et tentatives pour en dégager les interrogations communes et transversales ainsi que les originalités.

David Labreure est directeur du musée et des archives de la Maison d’Auguste Comte. Il est docteur en lettres modernes, spécialiste de Louis-Ferdinand Céline. Il a notamment publié Le Paris d’Auguste Comte (Alexandrines, 2022), Céline, le médecin-écrivain (Bartillat, 2023) et tout récemment, Auguste Comte. Amour, ordre et progrès (Calype, 2025).

Annie Petit, professeur émérite de philosophie à l’université de Montpellier, a publié sur l’histoire de la philosophie, la philosophie et l’histoire des sciences et l’histoire des idées au XIXe siècle. Elle a publié notamment Le Système d’Auguste Comte. De la science à la religion par la philosophie, Paris, Vrin, 2016.

Contributeurs: Laurent Fedi, Laurent Clauzade, Annie Petit, David Labreure, Camille Dejardin, Armelle Le Bras-Chopard, Pierre Musso, Nathalie Brémand, Olivier Chaïbi, Christos Andrianopoulos, Hugo Rousselle, Thomas Bouchet.

https://www.editions-hermann.fr/livre/socialismes-utopies-et-positivismes-david-labreure

ISBN: 979-10-370-4337-5

270 p.

28 €

Mercredi 25 juin

15h30

Balade positiviste 

dans le cimetière du Père-Lachaise

RDV: DEVANT L’ENTRÉE PRINCIPALE (8, BD DE MÉNILMONTANT, PARIS 20E)

Par  Michel Blanc et David Labreure

Participation: 4 euros (en espèces uniquement)

La Maison d’Auguste Comte organise, pour la troisième année consécutive, dans le cadre de l’exposition « Auguste Comte et Saint-Simon » une balade au cimetière du Père-Lachaise sur les traces d’Auguste Comte, des positivistes et des grands courants de pensée du XIXe, notamment le saint-simonisme. Comte souhaitait se faire enterrer au « Cimetière de l’est », près de la tombe du grand amour de sa vie, Clotilde de Vaux, elle aussi inhumée au Père-Lachaise dans le caveau familial des Marie de Ficquelmont. Son vœu sera exaucé, mais la présence du positivisme dans le célèbre cimetière parisien ne s’arrête pas là!

Durée : 1h30

Réservation obligatoire: auguste.comte.paris@gmail.com ou  par téléphone: 01 43 26 08 56.

En librairie le 19 juin 2025

Parution de l’ouvrage

Littérature et positivismes

Dirigé par Annie Petit et David Labreure

(Presses universitaires de Strasbourg, coll. Formes des savoirs)

L’ambition esthétique du positivisme d’Auguste Comte a été peu étudiée. Pourtant, les débats sur la littérature et les arts ont été nombreux pendant le siècle durant lequel a duré ce mouvement et des échos « positivistes » s’entendent dans bien des textes où se dit le souci de rompre avec le romantisme et dans des positions théoriques sur la littérature. Cet ouvrage présente d’abord les conceptions littéraires des positivistes eux-mêmes. Puis sont étudiés la réception du positivisme dans le monde littéraire. Enfin Mona Ozouf et Michelle Perrot dialoguent sur deux grandes romancières, George Eliot et George Sand.

L’ouvrage est en précommande sur le site des Presses de Strasbourg:

https://pus.unistra.fr/ouvrage/litterature-et-positivismes/

Table des matières:

Présentation
David Labreure et Annie Petit
————
PREMIÈRE PARTIE
Les conceptions littéraires positivistes

« La littérature dans les bibliothèques d’Auguste Comte »
David Labreure  p.19
« Auguste Comte et Dante : fascination, adoration, identification »
Manuel Gueux p 41
« Les philosophes du XVIIIe siècle comme « littérateurs » selon Auguste Comte »
Stéphanie Couderc-Morandeau p. 59
« L’approche rhétorique de l’art dans le Discours sur l’ensemble
du positivisme : la poésie selon Auguste Comte »
Laurent Clauzade p.79
« Auguste Comte : une théorie littéraire ? »
Alexandra Delattre  p. 99
« Les travaux littéraires d’Émile Littré :l’indiscipline d’un disciple positiviste
Annie Petit p. 113

DEUXIÈME PARTIE                                                                                        Réactions et réception des positivismes par les écrivains

« La lutte contre les « mauvais livres » au XIXe siècle, ou comment
les catholiques ont contribué à construire le positivisme (1860-1880) »
Nathalie Richard p.149
« « Un cri superbe, impie et désespéré »: Louise Ackermann, poète positiviste ? »
Yohann Ringuedé p.173
« « L’art révolutionnaire » chez Pierre Leroux »
Armelle Le Bras Chopard. p.191
« Zola au travail pour édifier la cité du futur »
Dominique Iogna-Prat p. 207

TROISIÈME PARTIE
Entretien
« Dialogue sur les deux George »
Mona Ozouf et Michelle Perrot p. 221

Conclusion
David Labreure et Annie Petit p. 247
————————
Bibliographie p. 251
Index des noms cités p. 265

Date de parution : 19/06/2025
Nombre de pages : 270
EAN : 9791034402564

En cours – jusqu’au 29 octobre

EXPOSITION

AUGUSTE COMTE ET SAINT-SIMON

10 mai – 29 octobre 2025

à la Maison d’Auguste Comte 

(aux horaires d’ouverture du musée)

La fin de l’Ancien régime, la Révolution et l’avènement de la société industrielle ont été le ferment, au début du XIX^e siècle d’un grand nombre d’idées nouvelles sur la politique, l’économie et la science. Dans un contexte politique agité, où se succèdent les régimes et où le progrès technique et scientifique s’accélère, Claude-Henri de Saint-Simon (1760-1825) et Auguste Comte (1798-1857), imaginent ce que sera la société de demain. Saint Simon, ancien noble désargenté, lointain cousin du mémorialiste de Louis XIV, est le grand philosophe de l’ère industrielle. Penseur fécond, agitateur d’idées, il lance de nombreuses publications et revues qu’il finance grâce au soutien de philanthropes, de savants et d’industriels. Il fonde autour de lui un « atelier scientifique », une équipe de collaborateurs. Parmi eux, l’historien Augustin Thierry, son secrétaire particulier de 1814 à 1817. Après le départ de Thierry, Saint-Simon cherche un nouveau collaborateur et engage un jeune polytechnicien : Auguste Comte. De près de trente ans le cadet de Saint-Simon, Comte cherche encore sa voie, car la carrière d’officier et d’ingénieur ne le séduit guère. C’est le métier de publiciste qu’il embrasse, aux côtés de son nouveau mentor. Leur relation commence sous les meilleurs auspices : Comte, formé aux sciences, admirateur de Condorcet, apprend aux côtés de Saint-Simon l’économie politique et construit les bases de la philosophie positive. Comte trouve dans sa relation avec Saint-Simon, affective autant qu’intellectuelle, ce qui va ouvrir sa carrière philosophique.

Commissariat : David Labreure (Directeur du musée « La Maison d’Auguste Comte »)

Conception graphique : Atelier Deltaèdre

Production : Coppia Imprimeurs