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Mémoires Maurice Ajam

MÉMOIRES MAURICE AJAM

 

Les 9 cahiers des mémoires de Maurice Ajam sont téléchargeables au format PDF en bas de cette page.

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MAURICE AJAM : MÉMOIRES 1861-1930

La Maison d’Auguste Comte a réalisé la transcription des mémoires de Maurice Ajam, député, ancien ministre et figure importante du positivisme français des années 1920 et 1930. C’est grâce au dépôt de ces manuscrits au centre de documentation de l’Association par son descendant, Laurent Bouvier-Ajam qu’un tel travail a pu être accompli. Ces souvenirs possèdent une indéniable valeur historique. Nous voyons à travers lui une petite mais décisive partie de l’Histoire de France. Ajam est un exemple classique de cette élite de la Troisième République hétéroclite, passant à la fois par le journalisme, le barreau, la politique locale puis nationale. Il entreprit, dès la fin de sa carrière politique, la rédaction de ses mémoires, qui couvrent la période allant de sa naissance à 1930. Il complétera cette vaste entreprise par des notes quotidiennes écrites avec assiduité jusqu’en 1942.

Maurice Ajam (1861-1944) est un des seuls positivistes ayant accompli une action politique importante, en tant que député puis secrétaire d’Etat, avant et pendant la guerre 1914-1918. Avocat, il s’établit dans la Sarthe, son département natal, et devient une figure de la vie locale à partir de 1890. Il étend ses activités au journalisme et devient correspondant pour La Dépêche de Tours à partir de 1892. Il écrit également pour le journal La Sarthe. Comme beaucoup de radicaux de l’aile la plus conservatrice, il combat le socialisme et le collectivisme, justifie le capitalisme comme « une nécessité », et prend le parti de l’ordre contre l’anarchie. Le 9 décembre 1913, il reçoit le sous-secrétariat d’Etat à la Marine marchande en lieu et place d’Anatole de Monzie. La chute de Doumergue abrège sa première expérience ministérielle, mais il retrouve son portefeuille à la Marine marchande le 13 juin 1914, dans le cabinet Viviani. Accusé par la droite de n’avoir pas vu venir le conflit, il traverse douloureusement la période 1914-1918 : « La guerre, c’est un mélange d’héroïsme, de saletés, de belles actions, d’animalité, d’ascétisme, de sadisme de tout, de tout : boue et diamants ! J’ai vécu en plein dans ce cauchemar. Je n’en suis pas encore tout à fait remis », écrit-il en 1929. Ses électeurs et ses détracteurs lui reprocheront longtemps de n’avoir pas suffisamment prévu les tragédies qui ont décimé toute une génération. Il salue l’action de Clemenceau dont il approuve la ligne politique. Ce positionnement fragilise son assise locale et il ne remporte qu’avec beaucoup de difficultés, qui s’ajoutent aux divisions internes des radicaux, les élections législatives de 1919 qui donnent une large majorité au « bloc national » (« la Chambre bleu horizon »). Politiquement, explique-t-il, « le carrefour de ma vie se plaça la fin de 1917 ». Son ralliement à Clemenceau et Poincaré entraîne sa rupture avec le parti radical, qu’il accuse de faire de la « surenchère socialiste ».

Parallèlement à ses activités politiques, journalistiques et juridiques (il est élu bâtonnier de l’ordre des avocats du Mans en 1927), Ajam joue un rôle actif dans le mouvement positiviste, incarnant la deuxième génération de positivistes français (ceux qui n’ont pas connu Comte de son vivant). Ses premiers échanges avec la Société positiviste de Paris remontent à 1899. Sa notoriété dans le département de la Sarthe lui permet de diffuser les idées de Comte à travers des conférences données à l’université populaire du Mans. Il tente vainement de créer sur place un groupe positiviste. Le faible dynamisme du positivisme après la mort de Pierre Laffitte (1823-1903) l’incite à prendre la voie de la dissidence. Il prend ainsi la vice-présidence de la Société positiviste internationale, fondée en 1906 par Emile Corra (1848-1934), un courant dissident qui prendra de plus en plus d’importance au sein du mouvement positiviste. Il est également vice-président de la Société d’enseignement populaire positiviste et donne des conférences à teneur sociale et politique dans les congrès positivistes et lors de réunions publiques. Corra démissionne en 1925. Ajam lui succède. Malgré ses efforts pour réaliser l’unification des groupements positivistes, il ne pourra enrayer le délitement progressif du mouvement.

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AVERTISSEMENT

Ces mémoires, qui constituent un document précieux pour la connaissance de l’histoire de la Troisième République contiennent un certain nombre de propos notoirement antisémites pouvant encore, dans une certaine mesure, contribuer au développement de l’antisémitisme ou à l’exaspération de la xénophobie. Ces propos, assez courants par ailleurs sur la scène politique française de l’époque, sont à replacer dans un contexte où l’antisémitisme était exacerbé, notamment par l’Affaire Dreyfus. Ils sont retranscrits ici tels quels dans un souci d’exhaustivité historique et n’engagent en aucun cas les propriétaires, hébergeurs et concepteurs du site. Le lecteur doit donc se souvenir des crimes contre l’humanité qui ont été commis en application de certains propos relayés par ces mémoires, et réaliser que les manifestations actuelles d’antisémitisme et de xénophobie participent de son esprit.

 

 

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