ACTIVITÉ SCIENTIFIQUE 2024
Journées d'études - La critique du psychologisme et ses limites : le legs d'Auguste Comte à la sociologie contemporaine - Jeudi 6 juin 2024 - Chapelle de l'Humanité, 5, rue Payenne Paris 3é
Journée d’études
La critique du psychologisme et ses limites
Le legs d’Auguste Comte à la sociologie contemporaine
Jeudi 6 juin 2024 14h-18h
Chapelle de l’Humanité
(5, rue Payenne, Paris 3e)
Organisation : LIER-FYT (EHESS) / Maison d’Auguste Comte
Créées en 2023 à l’initiative conjointe du LIER-FYT (EHESS/CNRS) et de la Maison Auguste Comte, les Rencontres Auguste Comte ont pour but de mettre en lumière le legs de la pensée comtienne à la sociologie contemporaine et à la réflexion sur la modernité. Elles se tiennent une fois par an, au mois de juin, à Paris. En 2023, la première édition a eu pour thème « Féminisme et sociétés modernes ». En 2024, la seconde édition sera consacrée à « La critique du psychologisme et ses limites ».
Argumentaire
Auguste Comte mérite d’être reconnu comme un précurseur de la critique du psychologisme ou, à tout le moins, comme l’un de ses plus éminents représentants dans la pensée du XIXe siècle. On sait en effet, qu’à ses yeux, la psychologie relève d’une approche propre à l’âge métaphysique : se présentant pour cette raison comme « contradictoire, stérile, abstraite et individualiste » (J.-F. Braunstein, La philosophie de la médecine d’Auguste Comte, 2009 : 85), elle ne constitue jamais qu’une « prétendue science » – un statut qu’elle partage, pour les mêmes raisons, avec l’économie politique. Si s’exprime ici la « dimension profondément anti-individualiste de la sociologie comtienne » (ibid : 87) et si cette dimension se révèle au fondement de la tradition sociologique française (comme en témoigne le durkheimisme), il y a lieu néanmoins de s’interroger sur ce que ce legs de Comte à la sociologie contemporaine peut et doit impliquer concrètement de nos jours. D’une part, en effet, la psychologie est devenue une discipline dont le statut scientifique apparaît tout à fait incontestable aux yeux de beaucoup de nos contemporains, et qui se revendique même, dans sa version « cognitive », comme l’incarnation d’un modèle de scientificité considérablement plus abouti que celui de la sociologie. D’autre part, elle est une discipline dont l’emprise sur l’interprétation des rapports sociaux, le fonctionnement des institutions et le langage quotidien va croissante, et se révèle, semble-t-il, bien supérieure à celle dont bénéficie de son côté la sociologie. Faut-il par conséquent admettre que l’anti-psychologisme a aujourd’hui rencontré des limites objectives, qui feraient apparaître qu’il fut d’emblée, comme John Stuart Mill le soupçonnait, à « la source d’erreurs sérieuses » dans la pensée de Comte ? Ou faut-il au contraire considérer que cet anti-psychologime constitue une attitude qu’il est de nos jours d’autant plus salutaire d’adopter que la psychologisation des rapports sociaux n’ayant cessé de progresser, nous avons besoin d’établir avec elle, pour parvenir à l’étudier en tant que fait socio-historique, un rapport d’extériorité ?
Lors de ces Rencontres seront abordées les questions suivantes :
1. la critique du psychologisme dans l’œuvre de Comte ou dans celle de ses inspirateurs, de ses contemporains, de ses disciples ou d’auteurs.trices qui se sont réclamé.e.s de sa pensée ;
2. son influence au 20e siècle sur l’école française de sociologie et sur les rapports que sociologie et psychologie ont entretenu en France (éventuellement aussi, les rapports moins exclusifs que ces deux disciplines, par contraste, ont entretenu et entretiennent dans le monde anglo-saxon) ;
3. le développement, dans les sociétés contemporaines, des psychologues professionnels et l’accroissement de leur rôle dans la gestion des problèmes individuels et collectifs ; plus généralement, l’importance des grilles psychologiques dans la manière dont les membres de nos sociétés interprètent les problèmes qu’ils rencontrent ou dont ils sont les témoins, et les difficultés que ce psychologisme généralisé pose aux sociologues qui tentent de faire valoir à propos de ces mêmes problèmes des explications sociologiques.
Programme
14h-14h15. Mot d’accueil et introduction à la deuxième édition des Rencontres Auguste Comte par Julia Christ (directrice du Lier-fyt) et Jean-François Braunstein (président de la MAC).
14h15-15h. Alex Maignan (Cresspa & Casper) : « Des neurasthéniques fin-de-siècle aux hypersensibles contemporains en passant par Emile Durkheim »
15h-15h45. Scarlett Salman (Lisis) : « Retour sur la psychologisation et ses critiques au prisme du coaching en entreprise »
15h45-16h. Pause
16h-16h45. Dylan Guével (Lier-fyt) : « Contre le psychologisme, une apologie tempérée des usages modernes du ‘psy’ »
16h45-18h. Table-ronde : « L’anti-psychologisme et ses limites ». Avec Jean-François Braunstein (université Paris 1), Elodie Boissard (université Paris 1) et Pierre-Henri Castel (Lier-fyt)
18h-19h. Pot de cloture.
Chapelle de l’Humanité
5, rue Payenne
75003 Paris
1er étage
Metro : Saint-Paul (Ligne 1)
Réservation : auguste.comte.
01 43 26 08 56
Journées d'études - Pierre Laffitte héritier d'Auguste Comte? - Mercredi 29 mai 2024 - Chapelle de l'Humanité, 5, rue Payenne Paris 3é
Journée d’études
Pierre Laffitte (1823-2023): héritier d’Auguste Comte?
Chapelle de l’Humanité
(5, rue Payenne, Paris 3e)
Organisée par David Labreure et Annie Petit
Pierre Laffitte, nommé par Auguste Comte président de son Exécution testamentaire, est devenu « Directeur du positivisme » après la mort du fondateur. Il l’est resté une quarantaine d’années, pendant lesquelles le positivisme « complet » – y compris religieux – s’est développé peu à peu. Laffitte s’est efforcé de maintenir une certaine unité des disciples « orthodoxes » de Comte tout en se rapprochant des républicains au pouvoir. Une chaire au Collège de France a même été créée pour lui en 1892, ce qui témoigne de la notoriété du personnage et de l’influence du positivisme à l’époque. Cependant, les contestations au sein du mouvement comtien n’ont pas manqué. Après Laffitte, il a été beaucoup plus difficile de maintenir la cohésion des disciples.
Programme
– 14h00-14h30 : David Labreure – directeur du musée et des archives de la Maison d’Auguste Comte : « P. Laffitte, ‘Directeur du positivisme’ : l’action au 10 rue Monsieur-le-Prince »
– 14h30-15h : Annie Petit – Professeur honoraire de philosophie, Université Paul Valéry (Montpellier) : « Pierre Laffitte, acteur de l’éducation populaire »
– 15h-15h15 : Discussion
– 15h15-15h30- Pause
– 15h30-16h00 : Laurent Clauzade – Maître de conférences HDR en philosophie, Université de Caen-Normandie : « Les Grands types de l’humanité selon Laffitte »
– 16h-16h30 : Dominique Iogna-Prat – Directeur de recherches CNRS, directeur d’études EHESS: « Le Catholicisme de Pierre Laffitte »
– 16h30-16h45- Pause
– 16h45-17h15 : Mélanie Plouviez : « Le Cours de morale pratique de Pierre Laffitte »
– 17h15-17h30 : Discussion
Chapelle de l’Humanité
5, rue Payenne
75003 Paris
1er étage
Metro : Saint-Paul (Ligne 1)
Réservation : auguste.comte.
01 43 26 08 56